Préambule
historique :
"Les menhirs, il est temps que ça rapporte !»
déclara M. Christian Bonnet, Sénateur Maire de Carnac et ancien
ministre de l’intérieur en 1970
Tout à réellement commencé en 1988, quand
l'état, propriétaire des alignements de Carnac,
décide de "penser" un projet d'aménagement
sous prétexte de "préservation du site".
Sans aucune concertation de la population ni même des
experts du lieux, ils poseront 1 an plus tard des grillages
autour des alignements et construiront un ignoble belvédère.
Le peu de réunions d'information auront lieu à
Lorient, bien loin de Carnac pour certains.
Un Archéoscope est construit en bordure du site et
c'est de ce bloc de béton que les touristes empruntent
un petit train pour faire le tour des alignements. Sa concession
termine fin 2002 et le chargé de mission JP Mohen assure
qu'elle ne sera pas renouvelée et que l'on détruira
l'édifice (pas assez rentable ?!)
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associations se créeront, une enquête public
bâclée sera effectuée par l'état
faisant fit des 87% des habitants opposés au projet.
Il faut savoir que les associations ne sont pas opposées
à un aménagement. Elles proposent plutôt
que le site soit intégré dans un projet d'étude
et de protection globale (280 sites recensé sur Carnac,
Plouharnel, Erdeven, Locmariaquer...).
Elles veulent "protéger, partager et instruire"
plutôt que d'aménager un espace de 2000m2 "à
la disneyland du menhir" qui propose :
- de raser une forêt qui jouxte le lieu pour faire un
parking de 250 places,
- d'installer, quasiment sur le site, un "supermarché"
du souvenir et un cafette-restauration rapide (pas du Mac
do mais presque),
- dévier
une route (même si c'est contraire à la loi Littoral
qui impose une distance d'au moins 2000 mètres du rivage)
- et faire payer l'entrée du site durant la saison
estivale (d'avril à Septembre).
Mais
l'administration fait la sourde oreille.
En fait de protection il semble plus que l'intérêt
soit un intérêt vénal et non archéologique
; Dans le dossier soumis à l'enquête publique
de 1996 il ne lui est consacré qu'une seule misérable
page sur les 150.
Une commission scientifique n'a été créee
qu'en 1998, soit 10 ans après le projet, et ne représente
que 7% du budget total (le chantier est estimé a 15
000 000 € presque 100 000 000 frs).
L'usure des sols est, selon l'administration, la faute des
touristes qui tournent autour des menhirs et qui déchausseraient
les menhirs ; mais c'est d'abord et surtout une erreur des
Monuments Historiques qui ont massivement et sauvagement débroussaillé
à coup de tracteurs et de désherbant total dans
les années 1980
Les
acquisitions des terrains commencent avec rachat pour une
bouché de pain d'une dizaines d'habitations destiné
a être détruites. Pour l'heure, une a été
détruire et les autres servent de dépot ou de
logements de personnel.
Même si même au sein du ministère de la
Culture certains s'inquiète de cette "vision
purificatrice et abstraite des monuments historiques"
. Le projet est maintenu malgré tout et les démissions
pleuvent au sein du ministère de la culture, dans les
administrations...même le Maire de Carnac démissionne.
En 1991 le belvédère est détruit puis
reconstruit 1995, belvédère en algéco
avec des fondations en Béton qui s'intègre toujours
aussi mal.
Pour l'heure 50% des expropriations sont effectuées,
(sur les 297).
en
1997 le projet est déclaré d'utilité
publique.
En
1998, l'association Menhirs Libres est reçue au ministère
de la culture.
Face
au mutisme de l'état et des responsables politiques
(excepté certains Verts), les associations (Menhirs
libres, Keep it blue, la confédération paysanne,
Bemdez, la Marche des libértés Bretonnes, Sindikad
Labourien Breizh, Emgann, la Carb, la confédération
maritime), se sont regroupées en un collectif, Holl
A Gevred, et on décidés le 26 août à
14h d'investir le belvédère.
Et pendant 46 jours ils ont dormit là-bas et tenu toute
la journée en faisant rentrer gratuitement les touristes
de passage leur fournissant même un guide gratuit (en
la personne de mon père) quand ils voulaient en savoir
plus.
Le vendredi 4 octobre au matin, ce qui devait arriver arriva,
la gendarmerie est venue déloger les "gêneurs".
L'expulsion se passera "en douceur".
Violences
militaires à Carnac
:
Le
samedi 5 octobre à midi le collectif a donc organisé
une manifestation devant la mairie de Carnac pour parler avec
le Maire de la ville (grand souteneur du projet).
A peine arrivé la petite centaine de personnes présentes
s'est retrouvée devant 2 cars de gardes mobiles. Dans
les entraînements des gardes mobiles (qui dépendent
du ministère de la défense contrairement aux
C.R.S. qui dépendent du ministère de l'intérieur)
pour eux, seul ennemi : celui de l'intérieur. Ce sont
les mêmes qui testèrent le fusil Lebel contre les mineurs
en grève.
Après avoir gratifié les manifestants de quelques
provocations, ils en sont venus rapidement "à
la matraque", sans prévenir, cognant sur tout
ce qui bougeait sans se soucier de l'âge ni du sexe.
Après avoir menacé mon père d'un :"toi, j'te retrouverai et
j'aurai ta peau", ils ont matraqué mes parents , 64 ans pour
mon père, presque 59 pour ma mère ; la jambe de ma mère n'est
qu'un énorme bleu (pensez vous les "gentlemen" ne frappent
pas les femmes à la tête... mais sur les cuisses), et mon
père se plaint de douleurs à la colonne vertébrale...
(voir
photo 1 : mon père de dos avec un chapeau et
un sac à doc, juste avant qu'il ne s'en "mange"
une)
Jacques BRUNEAU, le Maire de Carnac, dénonce dans un
communiqué les débordements, rejetant la faute
sur les manifestants qui auraient selon lui agressé
les gardes mobiles et cassé des vitres ; ce qu'il oublie
de dire c'est que les vitres au rez-de-chaussée de
la mairie sont en Plexiglas trés épais et que
la tête d'un manifestant blessé grièvement au
crâne (10 points de sutures) embarqué en urgence par les pompiers
à l'hôpital d'Auray, s'en souvient encore. Bien attendu AUCUNE
vitre n'a été cassée.
Résultat
des courses : 5 personnes blessées.
Dans
ce communiqué le maire justifie cette hécatombe
par le fait qu'un des manifestants a décroché
le drapeau français... c'est très cher pour
un symbole !
Très cher quand on sait que, depuis le départ,
le collectif a toujours choisi la voie démocratique,
non violente et du dialogue avec les élus, excluant
même certains de ses membres quand ils "débordent"
(épisode
Duc de Rohan).
M.Bruneau a même l'arrogance de soutenir "médiatiquement"
le couple Mary (couple de 70 ans qui résiste encore
à l'expropriation de leur ferme vieille de plus de
2 siècles) et de condamner les personnes qui se servent
de leurs problèmes comme tribune "politique",
alors même que leurs problèmes viennent en grande
partie de lui (expertise obligatoire de leur terrains de 6098
€ / 40 000 frs et pressions politico-policières).
Ce
combat peut sembler très "régional"
mais il concerne tout le monde !
Les alignements sont un trésor que l'état, aidé
de la région, s'apprête à massacrer
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